jeudi 2 août 2007

La polémique du "Dicton chinois"

"La hiérarchie d'une entreprise, c'est comme un arbre plein de singes, tous sur des branches différentes à des niveaux différents...."

Vous vous souvenez de cet article, un dicton vieux comme Hérode, avec un sens littéral simplement descriptif, et bien suite à la réaction de la direction de Toulon qui l'a pris au premier degré, nous l'avons censuré en le supprimant de notre blog d'information.

"Les mots servent à exprimer les idées ; quand l'idée est saisie, oubliez les mots."


L’erreur courante consiste à prendre pour second degré ce qu’on dit sans le penser.
Quand le lecteur prend au premier degré des propos qui se voulaient au second, la faute peut provenir des deux côtés, et notamment de celui qui a écrit sans tenir compte de ce que les éléments qui révélaient le second degré n’étaient pas compréhensibles de son liseur.
Le second degré est délicat car il joue sur les références. Pour être efficace, en plus des ressorts habituels de l’humour (caricature, outrance, décalage, absurde...), il doit trouver le moyen de souligner que celui qui écrit n’en pense pas un mot et la chose devient plus délicate.
C’est pourquoi le second degré généralement le plus efficace consiste à se saisir d’un stéréotype et de le modifier, le "détourner". On montre alors aisément en quoi le stéréotype en est précisément un, une image fausse et caricaturale de la réalité. Encore faut-il qu’il soit perceptible clairement que c’est bien du stéréotype que l’on se moque, au lieu qu’on se contente de le recycler, de lui donner une nouvelle jeunesse.
Le second degré est un humour qui se moque de lui-même. Il contient donc une critique de ce qui en serait le premier degré. Il est bien clair que tout ce qui est admis au second degré n’est pas admissible au premier degré. Pourquoi ?
Parce que l’humour est une forme de l’expression. Une forme parmi d’autres. Humour ou pas, le message est transmis, l’acte de dire existe, ce qui est dit est dit. L’humour n’enlève rien au contenu du message. Répliquer "t’as pas d’humour" est souvent un faux diagnostic, qui a l’inconvénient d’esquiver toute réflexion sur le contenu de la blague incriminée.
L’humour n’est pas un talisman, il n’est pas une excuse, il n’est pas un antidote, il est juste une manière drôle de dire quelque chose, mais de le dire tout de même, indéniablement.
Enfin, cessons de croire que tout peut être analysé en une seule dimension. Une plaisanterie peut être prise au premier ET au second degré, tout simplement parce que le langage est complexe, que les jeux de références le sont tout autant, et qu’on dit rarement une seule chose à la fois.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

en clair il y a des personnes qui sont coincer du cul au 1er degré(pour que tout le monde comprennent)!!! ;)